Heureux qui comme la marmotte
Heureuse marmotte, blottie dans son terrier,
Qui se souvient au chaud de la belle saison,
Dans sa grande sagesse, elle reste à la maison
Quand givrent les frimas sur le calendrier.
Elle a, abreuvée de lumière et de couleur,
Rassasiée de l’été, engraissé sa toison.
Elle a, pour son chandail, un havre de chaleur,
Croisé deux aiguilles, patience avec raison.
Moins chanceux qui, comme elle, voudrait fuir l’hiver
Mais doit perclus de froid être en scène disert,
Je n’en cède pas moins à tout le décorum.
Moins frileux, et pour moi, s’ouvrent vos cœurs affables,
Et pour vous remercier, je compte quelque fable,
Je n’en rêve pas moins d’un hibernaculum.