Callipyge

Pardonnez-moi ô dames inconnues !

À votre passage, sans en avoir l’air,

Je lance un regard bref et contenu

Sur le sourire de votre derrière,

Puis me gronde de cet œil malvenu.

 

Qu’elles soient rebondies, charnues ou légères,

Je ne connais rien de plus beau ou presque.

Face au galbe du sein qui m’indiffère,

Je loue la plus belle des arabesques,

Porté par une passion sub-lombaire.

 

Artiste, il me faudrait battre ma coulpe,

Rendre la gouge, les pinceaux, la mirette

Et reconnaître que je suis sous la coupe

D’une folle obsession que rien n’arrête,

Envoûté par le saillant d’une croupe.

 

Il me faut encore ici confesser

Le secret d’une soumise adorée.

Elle aime sur mes genoux se trémousser

Pour implorer sa couleur préférée

Murissant de blanche à rouge fessée.

 

La chute des reins pour seul litige

J’accepte et mérite vos avanies.

Je perds à la fois raison et prestige,

En heureux vaincu j’embrasse Fanny.

Pardonnez-moi ô dames callipyges !